2 mars 2011

Les génocides silencieux

Tout ça, c'est de leur faute
L’indignation d’une agence de pubyssité face à un phénomène menaçant l’essence-même de l’humanité.

On connait les génocides de l’Allemagne nazie, le génocide arménien, celui des Tutsis envers les Hutus (ou le contraire, on ne sait plus, on ne peut pas être des spécialistes du Rwanda en plus d’être de fabuleuses publicitaires, quand même). Mais il existe aujourd’hui des massacres de populations innocentes encore occultés par les médias.

Pour sortir du mutisme assourdissant qui entoure ces exactions, PubYs s’indigne et vous livre les conclusions de sa grande enquête sur ces éléments qui disparaissent de nos paysages tous les jours. Notez que nous le faisons sans aucune peur de nous mettre à dos nos confrères professionnels de la communication, qui se contentent de se gargariser sur des évènements aussi futiles qu’insipides. Notez également que nous ne parlerons pas ici de baobabs à sève rouge, de tigres à six pattes et autres merveilles de la faune et de la flore mondiales.

Ce qui nous intéresse ici, ce sont les oubliés de Nicolas Hulot. En commençant par les cabines téléphoniques. Jadis, ces installations vitrées qui ressemblent à des cages de discothèque (ne faites pas les innocents, vous avez dansé à moitié nu(e) et complètement soûl(e) dans ces trucs au moins une fois dans votre vie) permettaient de passer des coups de fil de dehors, à l’époque où les téléphones portables n’étaient que des appareils futuristes utopiques sortis tout droit de l’imagination des frères Bogdanov. Hélas, ce qui devait arriver arriva et la prophétie des jumeaux-qui-ressemblent-le-moins-à-George-Clooney du PAF se réalisa, ce qui laisse de bons espoirs au sujet d’autres prédictions des frères-qui-ressemblent-le-plus-à-Jocelyne-Wildenstein du monde, notamment pour l’espérance de vie atteignant 50 000 ans dans une trentaine d’années, sans oublier le fait que nous pourrons enfin nous balader en combinaison argentée dans nos voitures volantes, mais chez PubYs on s’en fout vu qu’on possède ces engins depuis un moment déjà, grâce à nos relations privilégiées avec la NASA que le monde entier nous jalouse. À la fin des années 1990, le téléphone portable commençait sa redoutable expansion et signait l’arrêt de mort de nos bonnes vieilles cabines à carte.

La désaffection envers celles-ci fut insidieuse et glaciale : du jour au lendemain, à la place des cabines que nous avions l’habitude d’utiliser, nous trouvâmes (PubYs, agence n°1 sur le passé simple) un carré de béton ou pire, un arbre.

Depuis, ces braves grandes boîtes ont été relayées par les téléphones portables et si vous ne possédez pas l’un des ces objets diaboliques, on vous souhaite bon courage si vous voulez téléphoner, que vous n’êtes pas chez vous et que vous avez le malheur de n’être en possession que d’une carte téléphonique (un objet qui, du néolithique inférieur à 2005, servait à téléphoner d’une cabine).

Supposons par exemple que vous soyez invité(e) chez un(e) ami(e) qui habite un immeuble dont l’accès est contrôlé par un digicode que vous ne connaissez pas ou plus. Avez-vous envie de chercher pendant près d’une demi-heure une cabine pour pouvoir appeler l’ami(e) en question et lui demander le code ? Nous non plus.

Sans compter que le téléphone portable a remis la lutte des classes au goût du jour. Déjà en 2000, on distinguait les prolos des bourgeois selon qu’ils arboraient un Nokia 3210 ou 8310. Alors que la cabine téléphonique, elle, est un objet totalement égalitariste (elles ne sont pas plus belles dans le XVIème arrondissement de Paris que dans le Val Fourré).

Les années 2000 et leur pléthore d’inventions ont également vu le déclin fulgurant du courrier papier et avec lui du nombre de boîtes à lettres de la Poste au kilomètre carré.

Ces boîtes à chaussures jaunes et métalliques (ne faites pas les innocents, on a tous acheté des chaussures au moins une fois dans notre vie) semblent avoir subi de plein fouet la crise du sud-est asiatique, l’épidémie de chikungunya et le séisme en Haïti. Mais tout ça en même temps. En France métropolitaine, elles sont devenues aussi faciles à trouver que de la truffe blanche au Niger. À moins que vous ne réussissiez à en débusquer une, si vous voulez envoyer une lettre à votre grand-mère, celle-ci devra se contenter d’un laconique « Slt mamie ca va ? tu m mank lol. T peu menvoyé 100euro ? MR6, Kévin », reçu sur sa boîte mail que vous aurez créée en vantant à votre mémé les mérites de la technologie et en ne manquant pas de rappeler que le courrier papier est à l’origine de la destruction de 75% de la forêt amazonienne.

Si le courrier papier est accusé d’être anti-écologique, les e-mails eux sont responsables d’une recrudescence de muflerie depuis que de vils troglodytes ont découvert qu’ils pouvaient rompre avec leur conjoint par courriel, sans aucune autre forme de justification. Avec en pièce jointe une photo des cartons que l’infortuné(e) va devoir débarrasser et fissa.

Seule exception à la règle : la paperasse qui ne fait pas plaisir (factures d’électricité, gaz et autres joyeusetés, relevés bancaires, avis d’expulsion), arrive systématiquement à votre domicile et vous ne pouvez pas la « marquer comme lue » sans l’ouvrir à réception. Il est vrai que les huissiers et EDF sont de redoutables chasseurs de boîtes à lettres.

Pour lutter aux côtés de PubYs contre ces injustices, rejoignez la Fondation PubYs pour la Défense des Causes Perdues™ ou mieux : envoyez-nous vos dons par chèques en blanc à notre adresse postale.

3 commentaires:

  1. Très poignant cet article !!

    Sans hésiter, je rejoins la fondation Défense des Causes Perdues™! ...mmm en tant que membre pas en tant que cause perdue! A bon entendeur!

    Par contre, mon argent devenant une espèce menacée et rare, il faudra attendre pour le chèque... et puis je fais partie de la maison PubYs :)

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  2. Merci Flocon pour ton soutien, et en effet, je confirme que tu n'auras pas à payer la cotisation à notre fondation au titre de l'année 2011, dont le montant sera retenu sur ton salaire.

    Cordialement,

    L'agence PubYs

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  3. Quoi?! Un salaire?! Mais quand j'ai été embauchée, on ne m'a pas dit qu'on avait le droit à un salaire!!

    Bien cordialement,
    Flocon

    "Flocon, on veut la même à la maison"

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