8 mars 2011

Pubys fait sa révolution

En ces temps de soulèvements populaires, Pubys a décidé de s’insurger et de dire non!

Pas à l’oppression, aux régimes autoritaires ou à la corruption (ce serait du déjà vu) mais non à toutes ces petites choses, entendues ces derniers temps et qui nous hérissent les poils, font sortir nos griffes affutées (et magnifiquement manucurées), nous font hurler, frapper, taper la tête de ceux qui les prononcent contre des murs en bétons cloutés. La révolte gronde.

Et mon c** c’est du bonheur ?

Depuis quelques années la France s’est appropriée cette expression hautement télévisuelle, sur laquelle Arthur et Benjamin Castaldi ont sûrement déposé un copyright, la fameuse phrase : « C’est que du bonheur ! ». Cette expression, si elle continue d’être utilisée, sera, nous le prédisons (et vous connaissez déjà notre pouvoir en terme de lecture de l’avenir) un des déclencheurs d’une révolution violente et sans merci.


Parce qu’apparemment oui, c’est que du bonheur de passer 3 mois enfermé avec des bimbos qui ne savent pas épeler leur prénom et des idiots qui regardent leurs muscles pousser.


C’est que du bonheur de voir un thérapeute diplômé par TF1 dire à votre partenaire que non, vous traiter de boudin devant ses potes et d’agresser chaque personne qui croise votre regard, c’est maaaaal et qu’il doit faire des efforts et vous emmener au restaurant de temps en temps.
C’est aussi que du bonheur de se faire refaire les seins sous les caméras, de faire re-décorer son 3 pièces pourri de Clichy par l’équipe de Valérie Damidot ou d’être sélectionné pour aller crever de faim sur une île déserte sans s’épiler ni aller pisser dans un lieu clos une seule fois, jusqu’à ce que vos partenaires aventuriers vous jettent comme un malpropre. Mais pas de soucis, ce ne sera que du bonheur de retrouver votre famille.

C’est aussi que du bonheur pour nous, pauvres mortels qui ne passons pas à la télé : c’est que du bonheur de se marier ou de changer de coupe de cheveux, c’est que du bonheur d’avoir des gosses ou une nouvelle bagnole, c’est que du bonheur de partir en vacances au Cap d'Agde ou d’aller à la nocturne d'Ikea, ce pays n’est que bonheur!

C’est tellement que du bonheur qu’on l’écrit sur facebook : « 2 semaines et demi avec toi bébé, que du bonheur !!!! <3 LOL », « la grossesse c’est que du bonheur » ou alors « Merci de m’avoir invité à Flunch pour mes 25 ans, pure soirée, que du bonheur !!!!!!! ». On se demande où est la crise dans une France qui nage littéralement dans le bonheur. En tout cas, le premier que j’entends prononcer cette expression, c’est pas du bonheur que je vais lui envoyer dans ses dents.

Moi, moi, moi, nous et moi. Ou comment vous dire qu’on s’en tape de vos vies.

Autre source de profond désespoir menant au soulèvement populaire, le racontage de vie.

Oui, même si on vous connaît, si on travaille ensemble, si on vous aime bien ou que vous avez l’honneur de faire partie de nos amis, il faut le dire, parfois, vos vies, on s’en tape. Ca à l’air un peu cru comme ça, mais une petite démonstration scientifique (la NASA est derrière cet article) vous convaincra sûrement.
Développons : il y a des choses que vous faites dans vos vies, qui vous intéressent, vous gonflent profondément, vous prennent beaucoup de temps, vous épanouissent. OK. Cela veut-il dire que cela NOUS intéresse ? Que vous devez en parler en permanence, chaque fois que vous nous voyez, que vous actualisez votre statut facebook ou que vous nous coupez la parole (oui pour une fois que vous nous l’aviez laissée…) ? La réponse est NON, NON et définitivement NON !

Prenons quelques exemples : vous cherchez à acheter un appartement, vous en visitez beaucoup, vous rencontrez régulièrement votre banquier. Vous êtes à fond dans les superficies, les vues sur cour, les places de parking et les prêts à taux zéro. OK. Mais nous NON. Nous on s’en tape, nous on n’achète pas, nous on peut à peine louer, nous on sait même pas combien y a de chambres dans un T4 (ni un T1, un T1 bis, un T2 ou un T3 d’ailleurs). On veut bien être sympa deux minutes et faire semblant d’écouter MAIS ce n’est pas pour ça qu’il faut nous faire des comptes rendus quotidiens de toutes vos visites : « Non 150 m² c’était définitivement trop petit », « nous on veut une vue sur la mer ou rien », « Moi si il n’y a pas de triple vitrage et un bain à remous dans l’ascenseur, je visite même pas », parce que ça, nous, on s’en tape les reins !

Pour les mêmes raisons on ne veut pas tout savoir de votre boulot troooooooop-fatiguant-mais-si-épanouissant-et-tellement-bien-payé, alors qu’on est au chômage depuis des mois et qu’on pleure à Pôle Emploi (et dans notre lit, et chez notre mamie, et à Carrefour, et chez le docteur...) chaque semaine, parce que non, du travail nous on en a pas.
De la même façon, pas la peine de nous rebattre les oreilles avec vos histoires de St Valentin à Venise, de mariage aux Bahamas et d’amour éternel quand on est célibataire depuis 2 ans et qu’on a écumé tous les mecs inscrits sur Meetic.

On ne veut pas non plus connaître le contenu des couches de vos enfants, ni l’heure à laquelle ils se sont couchés toute la semaine « et-que-du-coup-ils-sont-crevés-donc-ils-sont-pénibles-donc-j’en-peux-plus ». Pas d’anecdotes non plus sur votre rééducation post-partum du périnée chez le kiné. Non on ne veut pas le savoir car ce sont vos enfants, et si on voulait savoir comment ça fait d’en avoir, ben on en ferait, mais comme là en l’occurrence ce sont les vôtres, nous ON S’EN FOUT !

Certes il est humain d’aimer raconter sa life, et même d’écouter celle des autres, mais toute la subtilité réside dans le fait de savoir s’arrêter au bon moment (=avant que votre interlocuteur n’ait eu le temps de finir son cocktail Ajax fête des fleurs-prozac-poussière radioactive).
Je crois que vous commencez à comprendre le principe.

Et sinon, à part chercher du boulot tu fais quoi ?

Chez Pubys, on parle souvent de chômage, c’est pas top glamour méga paillette, certes, mais c’est notre quotidien (en dehors de la gestion de notre agence de pubyssité bien entendu). Et être au chômage, souvent, ça énerve, ça titille les nerfs, et il en faut peu pour que les bombes à retardement que nous sommes, explosent.

Enfonçons les portes ouvertes, mais être au chômage, c’est pas marrant. Oui, on peut dormir le matin, rester en pyjama toute la journée et faire une thèse sur la reprise de l’émission de notre cher Jean-Luc Delarue par Sophie Davant. Mais surtout on s’ennuie, on passe pas mal de temps à postuler, on déprime parfois, on désespère souvent, on a l’impression de ne plus rien avoir à raconter, on n’a pas une thune à dépenser, enfin c’est pas la joie.

Je connais peu de gens au chômage qui sont heureux de l’être (oui le chômage c’est pas que du bonheur !), qui ne voudraient pas trouver du boulot au plus tôt et qui ne font pas tout pour ça.
Or, pas mal de gens pensent le contraire : eux travaillent, donc ont le droit de se plaindre sans arrêt et d’envier notre glandage paradisiaque, parce que nous si on ne bosse pas, que les assedic ne nous versent pas un centime et qu’on vit toujours chez nos parents à 25 ans, c’est quand même qu’on le vaut veut bien, qu’on ne cherche pas trop, ou mal. C’est là qu’on a des conversations surréalistes de ce type (premier contact avec une recruteuse au téléphone) :

« Moi : Je suis diplômée depuis juin, et maintenant (février) comme je vous le disais, je cherche du travail.
Elle (ton sec d’une personne que tu as envie d’électrocuter par téléphone interposé) : Mais vous avez fait quooooiiiiiiii depuis juin ??
Moi : J’ai cherché du travail !
Elle : Non mais vous avez fait quoi VRAIMENT ?
Moi : (voix de l’enfant qu’auraient pu avoir un tyrannosaurus rex et Hulk) J’AI CHERCHE DU TRAVAIL PETASSE* !!!! »

*Oui le « pétasse » je l’ai dit dans ma tête. Mais si fort que je crois que le message est passé.

Sinon il y a aussi tout ceux qui te proposent de reprendre des études (oui mais bon, moi je viens déjà de sortir de 5 ans et on m’avait quand même un peu dit qu’après je pourrais travailler…) ou de t’inscrire à Pôle emploi ou sur Viadeo (Noooooon ??? Sérieux ? Merci du tuyau mais ne le répète pas trop steuplé sinon on sera trop nombreux sur le coup).

Il y a ceux qui te disent incrédules (en doutant fortement de ta bonne foi) « Mais vous cherchez depuis si longtemps ???? Mais c’est si dur de trouver ???? ». Euh pardon, la crise tu connais ? T’en a entendu parler ? Non c’est vrai c’est un peu secret comme concept, les médias l’ont pas trop ébruité. Si, si t’inquiète on est encore dans les Trente Glorieuses, d’ailleurs demain je trouve un job et je m’achète direct un petit bijou technologique, la machine à laver, tu connais ?

Un vent de révolte souffle sur PubYs en ce jour historique, et si on arrive à faire bouger les choses, ne serait-ce qu’un peu, ce sera que du bonheur !

2 mars 2011

Les génocides silencieux

Tout ça, c'est de leur faute
L’indignation d’une agence de pubyssité face à un phénomène menaçant l’essence-même de l’humanité.

On connait les génocides de l’Allemagne nazie, le génocide arménien, celui des Tutsis envers les Hutus (ou le contraire, on ne sait plus, on ne peut pas être des spécialistes du Rwanda en plus d’être de fabuleuses publicitaires, quand même). Mais il existe aujourd’hui des massacres de populations innocentes encore occultés par les médias.

Pour sortir du mutisme assourdissant qui entoure ces exactions, PubYs s’indigne et vous livre les conclusions de sa grande enquête sur ces éléments qui disparaissent de nos paysages tous les jours. Notez que nous le faisons sans aucune peur de nous mettre à dos nos confrères professionnels de la communication, qui se contentent de se gargariser sur des évènements aussi futiles qu’insipides. Notez également que nous ne parlerons pas ici de baobabs à sève rouge, de tigres à six pattes et autres merveilles de la faune et de la flore mondiales.

Ce qui nous intéresse ici, ce sont les oubliés de Nicolas Hulot. En commençant par les cabines téléphoniques. Jadis, ces installations vitrées qui ressemblent à des cages de discothèque (ne faites pas les innocents, vous avez dansé à moitié nu(e) et complètement soûl(e) dans ces trucs au moins une fois dans votre vie) permettaient de passer des coups de fil de dehors, à l’époque où les téléphones portables n’étaient que des appareils futuristes utopiques sortis tout droit de l’imagination des frères Bogdanov. Hélas, ce qui devait arriver arriva et la prophétie des jumeaux-qui-ressemblent-le-moins-à-George-Clooney du PAF se réalisa, ce qui laisse de bons espoirs au sujet d’autres prédictions des frères-qui-ressemblent-le-plus-à-Jocelyne-Wildenstein du monde, notamment pour l’espérance de vie atteignant 50 000 ans dans une trentaine d’années, sans oublier le fait que nous pourrons enfin nous balader en combinaison argentée dans nos voitures volantes, mais chez PubYs on s’en fout vu qu’on possède ces engins depuis un moment déjà, grâce à nos relations privilégiées avec la NASA que le monde entier nous jalouse. À la fin des années 1990, le téléphone portable commençait sa redoutable expansion et signait l’arrêt de mort de nos bonnes vieilles cabines à carte.

La désaffection envers celles-ci fut insidieuse et glaciale : du jour au lendemain, à la place des cabines que nous avions l’habitude d’utiliser, nous trouvâmes (PubYs, agence n°1 sur le passé simple) un carré de béton ou pire, un arbre.

Depuis, ces braves grandes boîtes ont été relayées par les téléphones portables et si vous ne possédez pas l’un des ces objets diaboliques, on vous souhaite bon courage si vous voulez téléphoner, que vous n’êtes pas chez vous et que vous avez le malheur de n’être en possession que d’une carte téléphonique (un objet qui, du néolithique inférieur à 2005, servait à téléphoner d’une cabine).

Supposons par exemple que vous soyez invité(e) chez un(e) ami(e) qui habite un immeuble dont l’accès est contrôlé par un digicode que vous ne connaissez pas ou plus. Avez-vous envie de chercher pendant près d’une demi-heure une cabine pour pouvoir appeler l’ami(e) en question et lui demander le code ? Nous non plus.

Sans compter que le téléphone portable a remis la lutte des classes au goût du jour. Déjà en 2000, on distinguait les prolos des bourgeois selon qu’ils arboraient un Nokia 3210 ou 8310. Alors que la cabine téléphonique, elle, est un objet totalement égalitariste (elles ne sont pas plus belles dans le XVIème arrondissement de Paris que dans le Val Fourré).

Les années 2000 et leur pléthore d’inventions ont également vu le déclin fulgurant du courrier papier et avec lui du nombre de boîtes à lettres de la Poste au kilomètre carré.

Ces boîtes à chaussures jaunes et métalliques (ne faites pas les innocents, on a tous acheté des chaussures au moins une fois dans notre vie) semblent avoir subi de plein fouet la crise du sud-est asiatique, l’épidémie de chikungunya et le séisme en Haïti. Mais tout ça en même temps. En France métropolitaine, elles sont devenues aussi faciles à trouver que de la truffe blanche au Niger. À moins que vous ne réussissiez à en débusquer une, si vous voulez envoyer une lettre à votre grand-mère, celle-ci devra se contenter d’un laconique « Slt mamie ca va ? tu m mank lol. T peu menvoyé 100euro ? MR6, Kévin », reçu sur sa boîte mail que vous aurez créée en vantant à votre mémé les mérites de la technologie et en ne manquant pas de rappeler que le courrier papier est à l’origine de la destruction de 75% de la forêt amazonienne.

Si le courrier papier est accusé d’être anti-écologique, les e-mails eux sont responsables d’une recrudescence de muflerie depuis que de vils troglodytes ont découvert qu’ils pouvaient rompre avec leur conjoint par courriel, sans aucune autre forme de justification. Avec en pièce jointe une photo des cartons que l’infortuné(e) va devoir débarrasser et fissa.

Seule exception à la règle : la paperasse qui ne fait pas plaisir (factures d’électricité, gaz et autres joyeusetés, relevés bancaires, avis d’expulsion), arrive systématiquement à votre domicile et vous ne pouvez pas la « marquer comme lue » sans l’ouvrir à réception. Il est vrai que les huissiers et EDF sont de redoutables chasseurs de boîtes à lettres.

Pour lutter aux côtés de PubYs contre ces injustices, rejoignez la Fondation PubYs pour la Défense des Causes Perdues™ ou mieux : envoyez-nous vos dons par chèques en blanc à notre adresse postale.